Depuis la fin des années 90, Kouka Ntadi construit une œuvre autour de la question du récit intime et universel. La figure du Bantu est la première empreinte atemporelle et symbolique du peintre. Dans une quête perpétuelle de (ré) appropriation du narratif commun, il poursuit sa réflexion autour de notre relation à la nature. Par-delà la présence de la représentation de l’Homme, Kouka Ntadi nous apostrophe sur notre être au Monde, en usant de la métaphore de la parure, comme premier enchantement de la nature.
ll nous incombe alors de la préserver et de « l’habiller » avec élégance, semble nous chuchoter l’artiste. Dans son atelier à Jardin Rouge, à l’écart du bruit du monde, Kouka vient explorer les matières inspirées par son environnement ; la terre, le bois, le sisal sont malaxés, assemblés pour donner corps à des œuvres majestueuses.
À partir de matériaux bruts, comme les toiles de jute, les madriers,
le peintre vient réembellir le monde, en déposant la poésie de son
langage sur ce qui fait œuvre. Il révèle ainsi l’harmonie entre le
monde sensible et notre esprit.
On ne peut être humain tout seul... la prose est posée parfois par
sa main, parfois par le savoir-faire ancestral des brodeuses de
l’atelier de Tazarte, où l’artiste a partagé des moments de vie. L’œil
de Kouka vient sacraliser la parure par l’écriture, une transmission
nous est alors contée et se fige sur ses nouveaux apparats. L’art
du plastron est réinventé, ceux du brocart et du camée
réinterprétés.
Apprêté de ses seules vérités, le vêtement devient objet protecteur
et sacré. Lorsque Kouka Ntadi l’orne, il ne fait qu’accentuer, en
toute humilité, sa légalité naturelle déjà présente. Chaque œuvre
peut être vue comme un acte de restauration, de renaissance.
Chaque mot devient une preuve de résilience, une part de l’histoire
qui enrichit l’ensemble. Les parures de l’artiste ne subliment pas
les individualités, elles les reconduisent au contraire au monde lui-
même, à notre tout. Histoire et nature se portent en soi, avec soi,
revenant à l’idée de réparation. Dans tout l’éclat de son esthétique,
Kouka Ntadi cherche et questionne l’universel et l’écho profond de
notre humanité souvent oubliée.
au sein de la Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* sera présenté le travail du peintre allemand Hendrik Beikirch, Memories of before.
En savoir plusLa Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* accueillera la présentation de IMAGOS, croisement des univers de l’artiste franco-marocaine Mouna Saboni et sud-africaine Barbara Wildenboer.
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