Cʼest dans un joli pas de deux que les artistes Cyrille André et Pedro Pires viennent explorer la condition humaine. Prédéterminés ou libres ? Modèles de raison ou prisonniers de passions ? lʼhomme est interrogé dans toute sa complexité. Dans un chemin inverse, les œuvres prennent naissance à partir du vide. Art et Espace sont ainsi sondés pour louer la vertu prodigieuse de ce qui nʼest pas perceptible.
Référence mythologique pour lʼun, tournoiement philosophique pour lʼautre, les interactions de lʼêtre humain avec la nature et les individus sont au cœur des expressions artistiques de ces deux sculpteurs. Dans une analogie platonicienne de la ligne, les formes humaines de Pedro Pires font écho, dans les espaces de la Fondation Montresso, à lʼanimalité des corps des œuvres de Cyrille André.
Les oxymores de Pedro Pires sont ceux des territoires angolais et portugais où il évolue. La nature est pensée comme matrice. Le fer à souder de lʼartiste - à la fois constructeur et destructeur- conscientise la dualité de lʼhomme face à ses conditions dʼexistence, il est aussi le marqueur de notre essentielle architecture du lien pour bâtir le commun.
Cyrille André, sculpteur français, découpe et tronçonne pour révéler
dans la brutalité du matériau, lʼintemporalité des mythes et de leurs
incarnations. Lorsquʼil taille, modèle ses géants, lʼartiste donne à voir la
profondeur de lʼespace et la nécessaire humilité de lʼhomme sur la
nature. Il sʼagit pour lui dʼécouter plutôt que de défier
Leurs pratiques artistiques sont aussi sujet de réflexion autour de la
perception du vide. Lʼesprit humain a toujours manifesté un vertige face
à cette notion. Le constat résonne en tout lieu, lʼhomme confronté au
monde laisse une empreinte abyssale dans la nature. La matière est
alors appréhendée comme royaume absolu du vide par les artistes. Le
vide entourant la sculpture conduit à sa création même, il est le potentiel
de formes de ces deux interprètes, il est la mesure de la profondeur de
lʼair si chère à Jorge Guillén ...
au sein de la Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* sera présenté le travail du peintre allemand Hendrik Beikirch, Memories of before.
En savoir plusLa Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* accueillera la présentation de IMAGOS, croisement des univers de l’artiste franco-marocaine Mouna Saboni et sud-africaine Barbara Wildenboer.
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