Depuis 2022, la résidence Jardin Rouge de la Fondation Montresso
devient le laboratoire de l’artiste. Hajar El Moustaassime s’inspire du
« Pino »
, jeu de rue traditionnellement pratiqué par les garçons,
comme parabole des constructions sociales, interrogations des
dynamiques familiales liées à la construction du
genre. La balle du Pino est faite à partir des chambres à air de la
bicyclette ; pour expérimenter l’espace et le déplacement la
substance est donc tout trouvée et vient transposer en langage
poétique sa recherche. Le caoutchouc devient le matériau
emblématique de son œuvre, le point de départ d’un renversement
esthétique
des aprioris. Entre figuration et matière, les formes florales qui
éclosent de ses compositions s’accompagnent d’un fil de cuivre
exprimant dans chaque lien une invitation à repenser les frontières et
les équilibres.
Il s’agit pour Hajar El Moustaassime de jouer avec les corps et les symboles. Visibles pour certains, elle nous dévoile un drôle de jardin, où les nœuds de notre société révèlent les contradictions et les antinomies du monde. Cachés pour d’autres, l’artiste décode le caryotype de chromosomes humains, XX et XY sont extraits de l’arrangement standard pour traduire des récits qu’elle veut pluralistes et interconnectés. La broderie est détournée... pour mettre en lumière l’ambivalence des pratiques et des mémoires, elle est un moyen de retranscription de nos réalités multiples. Réduite dans une colorimétrie que l’artiste veut en noir et blanc, son œuvre inscrit le reflet de notre dualité de pensée. Dans ce jeu de contrastes, la matière tantôt solide avec le bois et le fer, tantôt fragile avec le papier et le verre se confronte à l’élasticité indéfectible du caoutchouc, renforçant l’idée de tension, inhérente à notre société contemporaine.
À travers cette démarche de réinterprétation de la répartition des attributs féminins et masculins, l’artiste s’engage dans une narration où sensations et images mentales se croisent et se recomposent, questionnant ainsi nos stéréotypes. Hajar El Moustaassime nous crie tout bas la complexité de naitre femme, nous rapporte les espoirs et les émotions d’expérimenter l’Être. Son œuvre raconte les histoires, les identités et les savoirs qui se tissent en un réseau complexe. Plutôt que de se concentrer sur des récits dominants, Hajar El Moustaassime invite le spectateur à reconnaître la diversité des voix et des perspectives qui s’offre à nous aujourd’hui.
La Fondation Montresso présente la série photographique BLUR de l’artiste Mehdi Ait El Mallali. du 23 novembre 2024 au 11 janvier 2025 à la salle des casques de la Fondation Montresso.
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